Trois raisons de (re)lire… Louis Guilloux, cet écrivain prolétarien, populaire et “populiste”

Gilles Heuré 21/02/2019

“L’Indésirable”, son petit roman inachevé inspiré d’un fait divers pendant la Première Guerre mondiale, a été retrouvé à la bibliothèque de Saint-Brieuc. Cet inédit est aujourd’hui publié chez Gallimard. C’est l’occasion de découvrir toute son œuvre, tout aussi passionnante.

1. Parce que “L’Indésirable” est un roman inédit

C’est un coup d’essai, une première pierre jetée dans la cité briochine et bien au-delà. En 1923, Louis Guilloux (1899-1980) a 24 ans. Il est à Paris, où il travaille comme traducteur d’anglais au journal L’Intransigeant. De février à avril, il écrit L’Indésirable, un petit roman inspiré d’un vrai fait divers survenu à Saint-Brieuc pendant la Première Guerre mondiale.

Dans ce roman inachevé, dont Guilloux a retranché quelques passages (publiés en annexe dans le livre qui paraît aujourd’hui) et pour lequel il avait imaginé plusieurs fins, Monsieur Lanzer, professeur d’allemand dans la ville de Belzec, est traducteur dans le camp de la Croix-Perdue, sinistre endroit entouré de barbelés où sont regroupés des prisonniers de guerre, des étrangers et des réfugiés : « Il y avait là quelques Allemands, des Tchèques en nombre, deux peintres viennois, qui trouvaient encore le moyen de s’intéresser à leur art, un étudiant bulgare, arrêté au moment de passer la frontière, un Espagnol, retenu là Dieu sait pourquoi, des Français, produits de rafles dans la banlieue de Paris ou dans les faubourgs. »

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *