Comment opèrent les traducteurs de langue automatiques

Aliocha Wald-Lasowski 22/08/2019

Qu’est-ce que traduire grâce à l’intelligence artificielle ? Un directeur de recherche au CNRS décrypte la traduction automatique sur Internet et revient sur ses enjeux.

En Mésopotamien, Babel signifie “la porte des dieux”. Lié à la diversité des langues, le célèbre mythe de la Genèse XI évoque déjà une réflexion sur le développement des connaissances, du raisonnement et de la création. Aujourd’hui, avec l’avènement de programmes de traduction automatique, depuis une “langue source” vers une “langue cible”, que signifie traduire ? La complexité du langage naturel est-elle accessible par des algorithmes ? Dans son livre Babel 2.0 Où va la traduction automatique ?, Thierry Poibeau, spécialiste du traitement automatique des langues, analyse les stratégies de développement mises au point pour approcher la fidélité de traduction. 

Il existe diverses approches de traduction automatique, explique Poibeau. Elle peut se faire directement de langue à la langue par les dictionnaires. Ou utiliser un système abstrait de représentation, appelé approche “interlingue”. La traduction est alors générée par le “langage pivot” intermédiaire, en général l’anglais. Avec le progrès des capacités de calcul et de mémoire des ordinateurs, la plupart des systèmes de traduction actuels, comme “Google Traduction” ou “Bing Microsoft Translator” fonctionne aujourd’hui par repérage automatique d’équivalences. Il s’agit, concrètement, d’un pointage systématique et statistique de groupes de mots fréquents (mots composés, syntagmes réguliers), traduits d’un seul bloc par l’ordinateur. 

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